Nous vivons une période de grande contradiction. Nous demandons de la traçabilité, des produits marketing (PLV, imprimés, objets média, packaging) à faible impact, moins de transport… Mais le surcoût engendré par une production locale reste parfois un argument pour justifier une production dans des pays low cost. Pourtant, se fournir à l’autre bout du monde oblige à acheter en grandes quantités des produits standardisés, ne serait-ce que pour amortir les frais d’approche, en forte progression à cause de la flambée des prix de l’énergie. Par ailleurs, une telle stratégie implique de financer des stocks, de plus en plus onéreux, inflation des taux bancaires oblige. Aujourd’hui, la volatilité des supply chains, la hausse des coûts du fret, les droits de douane, l’instabilité géopolitique et, d’un autre côté, les progrès des technologies d’automatisation, rendent la relocalisation pratique, rentable et plus sûre. Et les avantages de la personnalisation s’expriment désormais pleinement, notamment à l’heure où la gestion des données et de leur confidentialité prend une dimension hautement stratégique. L’idéal d’une souveraineté industrielle retrouvée est aujourd’hui possible. Certes, le made in France ne remplacera pas le « fabriqué plus loin », mais l’évolution des prises de conscience fait bouger le curseur et contribue à créer un marché plus qualitatif et créateur d’emplois qualifiés.